Déjà deux mois que je ne vous ai pas écrit et la fin de saison approchant à grand pas, j’avais envie de vous donner quelques nouvelles fraîches et surtout de vous faire voyager !
-> Premier stop : l’Italie
Ce que j’aime : le panorama dans les Dolomites est exceptionnel. J’aime aussi les bonnes pastas italiennes bien sûr. On a la chance d’être comme à la maison dans notre hôtel là-bas, on a même droit à un gâteau après la course s’il y a un podium à célébrer !
Ce que je n’aime pas : la route pour y aller. Nous traversons une bonne dizaine de fois l’Italie en bus pendant l’hiver avec en moyenne 6 à 7 heures de trajet. Je m’occupe comme je peux avec des bonnes siestes, de la lecture, ou le ski en direct lorsqu’il y a des courses à regarder.
La piste de Kronplatz : Belle piste très technique et réputée pour sa pente raide (moyenne de 32% d’inclinaison et une partie à 61%). C’est une manche qui demande un engagement total de haut en bas. Une mise en action plutôt fluide où il faut arriver à générer un maximum de vitesse très rapidement. Par la suite la piste est pentue, tournante… Il faut serrer les dents surtout dans le dernier mur qui est à l’ombre et en dévers.
Le résultat final : 2ème. Je réussis une première manche correcte, sans faute mais avec une légère retenue sur cette neige plutôt accrochante et cette pente raide. Il faut plus “laisser filer les skis” ! Je suis déjà à 1’39 de Mikaela Shiffrin. Derrière moi, ça se joue au centième. Mais je veux mettre la pression à Mikaela et jouer la gagne, peu importe l’écart. Une belle deuxième avec un engagement plus fort dans la pente. Je termine 2ème à 1’21.
Après Kronplatz, nous avons poursuivi notre chemin en Italie direction Cortina d’Ampezzo. Les paysages sont exceptionnels là-bas. Au sommet de la descente, il y a un lever de soleil incroyable sur les montagnes et le fameux Tofane et les conditions de neige sont souvent parfaites. Malheureusement je suis tombée malade et je n’ai pas pris le départ du Super G. Le périple italien s’est terminé par quelques entrainements à Dobiacco et San Pellegrino.
-> Deuxième stop : Orcières Merlette, France
Pouvoir s’entrainer en France est une chance. Cela n’arrive pas aussi souvent qu’on pourrait l’imaginer ! Nous avons été accueillis comme des rois. Les Hautes-Alpes sont réputées pour l’ensoleillement, je n’ai pas été déçue et j’ai réalisé 3 journées entraînements magnifiques sur une piste très complète. J’ai même pu faire du Super G sur une durée de 1’10. Le rêve ! Je suis repartie les bras chargés de petits cadeaux et de bonnes sensations dans les jambes.
Et après un petit stop à Tarvisio en Italie, me voilà tournée vers la prochaine Coupe du Monde de Maribor.
-> Troisième stop : La Slovénie
Ce que j’aime : L’ambiance festive. Les Slovènes sont toujours très bruyants, ils aiment le ski et leurs championnes locales : il y a quelques années c’était Tina Maze, aujourd’hui place à Ilka Stuhec. Cette étape est une classique qui existe depuis plus de 50 ans.
Ce que je n’aime pas : Le manque de relief. Nous skions à très basse altitude avec une arrivée en pleine ville. Il n’y a pas de belles montagnes comme en Italie ou en France. Je n’aime pas la nourriture non plus !
La piste de Maribor : un profil plutôt moyen avec peu de pente. Une piste peu spectaculaire. Il y a une longue portion plate (travail en recherche de vitesse) puis une seconde partie plus raide mais toujours très progressive.
Le résultat final : 9ème. Je suis 3ème de la première manche à 58 centièmes de la première place. Je fais une deuxième manche dans le ton avec de bons intermédiaires. Des lignes osées dans un jour blanc et une piste un peu irrégulière sous le pied. Une faute de carre me fait complètement sortir du tracé…. Je finis à plus de 2 secondes. Je ne regrette pas d’avoir pris ces petits risques pour pouvoir jouer la gagne. Ça passera la prochaine fois.
-> Quatrième stop : La Suède
Le point d’orgue de la saison : les Championnats du Monde d’Are où je vais participer à 3 épreuves.
Ce que j’aime : Les lumières. Le matin, au lever du soleil, la lumière est incroyable et offre un paysage tout enneigé et sauvage. On peut rouler pendant des heures sans croiser personne sur les routes. Cette ambiance est très particulière.
Ce que je n’aime pas : Les intempéries. La quinzaine des Championnats du Monde a été marquée par des conditions météos très changeantes. L’ambiance dans l’aire d’arrivée à Are n’était pas incroyable non plus, les courses paraissent toujours un peu anonymes là-bas !
LE SUPER G
Des conditions parfaites pour ma course. Grand beau temps, neige dure et agressive, moins 25°C à l’arrivée. Je n’ai pas pris de départ en super G depuis Lake Louise en Novembre dernier. Mais cette discipline est vraiment excitante ! J’ai fait ce que j’ai pu avec mes armes du moment mais j’ai réussi à prendre du plaisir… Je repars avec l’envie de vouloir travailler dur pour rivaliser avec les meilleures lors de mon prochain départ en Super G !
Le résultat final : 16e
Entre le Super G et le Team Event, il y avait une semaine de pause. Nous avons donc établi notre camp de base à Almasa. Nous étions logés dans un sport-étude d’équitation à 30 min en bus du téléski et de l’unique piste au milieu de nulle part. Il y avait des chevaux partout, c’était magnifique et cette ambiance d’école était très propice au calme et au travail.
LE TEAM EVENT
Retour à Are ensuite pour le Team Event qui est une épreuve que j’aime beaucoup. L’état d’esprit que l’on partage avec l’équipe pendant cette course me donne plein d’énergie. Au final, j’étais vraiment frustrée de ma course. Quand on fait des erreurs, c’est toute l’équipe qui en pâtit et ce n’est pas facile de l’accepter quand on a envie de donner le meilleur. J’ai perdu ma manche contre l’Allemande d’un rien…
Le résultat final : 5e
LE GEANT
La piste : Ce jour-là, la neige est salée et le terrain irrégulier. Le vent souffle. Il faut se faire très aérodynamique sur les traversées à plat pour conserver sa vitesse. Le rythme est lent et les sensations ne sont pas au rdv mais je suis dans le ton en première manche malgré une bonne faute avant le mur final. 0’73 de retard, tout est encore possible. C’est un beau combat qui s’annonce contre les éléments en deuxième manche….
Dans le 2e run, je sens énormément le vent sur la partie haute du tracé et je me désunie un peu. Je n’arrive pas tout de suite à trouver le rythme du tracé et je mets beaucoup d’activité dans mon ski, peut-être trop sur cette neige assez douce à cause de la température. Je sens que j’ai la maitrise de ma manche, ce qui n’est parfois pas un très bon signe.
Le résultat final : Je termine 6ème à +1.09. Je suis extrêmement déçue car j’avais les armes et le ski pour faire un meilleur résultat là où seules les médailles comptent, mais je n’ai pas de regret. J’ai fait ma course avec les aléas du jour et j’y ai mis toute mon énergie.
Je suis rentrée mi-février en France, j’en ai profité pour me reposer un peu et faire quelques sessions d’entrainement en Andorre puis à Bardonecchia. Je suis désormais prête pour la fin de saison !
Direction maintenant la République Tchèque pour le Géant de Spindleruv Mlyn le 8 mars puis l’Andorre pour les finales de la Coupe du Monde à partir du 11 mars où je participerais au Team Event et au Géant !
A très vite,
Tessa.